les cailloux de Sosan
Maître Sosan était un peu magicien. Il avait 23 élèves dans sa classe, dont Toku qui était arrivé cette année. Cet élève avait la fâcheuse manie de prendre la mouche dès qu'on lui faisait la moindre critique.
Jusqu'ici, Maître Sosan l'avait ménagé mais il était temps pour Toku d'apprendre à maîtriser ses pensées.
En ce jour de printemps, Sosan décida d'emmener ses jeunes élèves sous les cerisiers fleuris pour leur dispenser son enseignement.
Toku, à son habitude, traînait des pieds et suivait de loin le groupe. Sosan l'invita à marcher plus vite et à les rejoindre. Toku se renfrogna… et aussitôt, s'aperçut qu'un caillou venait de se glisser dans sa chaussure. Ce qui le ralentit. Sosan le rappela à l'ordre et lui ordonna d'accélérer.
Toku lui jeta un regard méchant. Et sentit un deuxième caillou dans sa chaussure. Cela le mit de très mauvaise humeur mais il ne pouvait pas s'arrêter sous peine d'être à nouveau réprimandé. Pestant contre son maître, les souvenirs de ses réflexions désagréables affluaient. Les rires moqueurs de ses camarades lui revenaient aussi en mémoire… et les cailloux s'accumulaient dans ses chaussures.
La clairière où devait avoir lieu le cours était encore loin et Toku souffrait horriblement. Lui vint alors l'image de sa mère aimante, le soignant et l'embrassant quand il avait mal, l'encourageant devant chaque épreuve. Quelques cailloux disparurent. Mais la voix de son père le traitant de de mauviette surgit d'un coup et cinq cailloux revinrent aussitôt.
Sosan savait très bien ce qui se passait dans l'esprit de Toku… ainsi que dans ses chaussures ! Il avait mal pour son élève et lui adressa une parole d'encouragement. Toku esquissa un sourire et presque tous les cailloux disparurent.
Ils arrivèrent enfin à destination et Toku, qui venait pour la première fois dans ce lieu enchanteur, emplit ses yeux et son coeur de la beauté de ces arbres croulant sous les fleurs. Sa fatigue et ses douleurs s'effacèrent, de même que les derniers cailloux qui blessaient ses pieds.
A son grand étonnement, son maître demanda à tous les élèves combien de cailloux ils avaient senti sur le chemin. Chacun s'exprima. Les résultats étaient variés. Sosan leur expliqua alors que l'apprentissage du jour était dans cette marche.
“Chaque caillou ressenti dans vos chaussures correspond à une pensée nocive pour vous” leur dit-il. “Chacune de ces pensées vous empêche d'avancer. D'autres pensées vous sont bénéfiques : quand elles surviennent, les cailloux disparaissent et vous avancez mieux.
Vous devrez dorénavant veiller à contrôler vos pensées : elles ont toutes leur place dans votre esprit et ont le droit d'y émerger. Mais vous restez le chef d'orchestre de vos pensées : certaines produisent une musique agréable et motivante, d'autres font mal aux oreilles et paralysent. Il convient de doser, d'écouter, même quand c'est désagréable, mais de garder le pouvoir de couper le son. Afin de libérer la musique harmonieuse qui anime chacun de vous et d'enchanter les autres avec.”
Sur le chemin du retour, Toku appliqua le conseil tout du long… aucun caillou ne s'infiltra dans ses souliers et il eut même l'impression de flotter à certains moments.
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Quand les jugements dévalorisants pleuvent dans votre esprit, pensez aux personnes qui vous aiment, qui vous soutiennent, qui vous font confiance. Ou qui vous ont donné confiance en vous dans le passé. Focalisez votre attention sur ces personnes et sur les compliments qui vous ont été adressés. L'harmonie se fera en vous et vous reprendrez confiance.
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